J-13 avant la première
Il est temps de vous donner quelques infos supplémentaires...
Distribution
- Mise en scène Isabelle Starkier
- Avec Sébastien Desjours (Franz Kafka), Isabelle Starkier (Félice, la fiancée), Anne Mauberret (Otla, la soeur), Philippe Millat-Carus (le père), Erika Vandelet (la mère)
- Traduction Michel Lederer
- Scénographie Jean-Pierre Benzekri
- Costumes Anne Bothuon
- Masques Nicole Princet
- Durée 1h45
L’histoire
Une comédie drôle et émouvante qui pose une lumière originale sur l’œuvre de Franz Kafka qui portait un regard déformant, décapant, mais salutaire sur le monde.
L’émotion du texte nous fait rire malgré nous, de nous-mêmes. C’est léger, grinçant, enlevé et fou. A travers ce formidable auteur, c’est d’identité et de création dont on parle et derrière tout cela du grand malentendu humain de la relation aux autres. Cette pièce donne, de façon tout à fait ludique, des clefs pour entrer dans un univers que l’on pourrait dire « glauque » mais qui est au contraire plein d’humour et de tendresse.
Jubilatoire !
Note de mise en scène
La mise en scène a choisi de tirer le fil de la pièce à travers La Métamorphose, dont le texte vient rythmer « musicalement » chaque scène de ce ballet fiction/réalité. On a une succession de tableaux courts traversés comme par les fulgurances du texte originel. Ces images arrêtées sont soulignées par une esthétique sépia qui rappelle les photos jaunies par le temps, le pourrissement progressif du végétal et l'intrusion lente de la vermine...
Tous les costumes sont très légèrement déformants : pantalon tirebouchonné du Père qui n’est pas sans faire penser à un ver annelé ; jupes boursouflées de la Fille ; angles cassés de la Mère en sauterelle géante. L’animalité de chaque personnage et sa « disproportion » sont habilement mises en valeur par ces costumes couleur terre, composés par Anne Bothuon, avec qui je poursuis – depuis Têtes rondes et Têtes pointues de Brecht une étroite collaboration.
Les masques de Nicole Princet, servent simplement à prolonger l’insidieuse et lente déformation des personnages et à théâtraliser le Père, La Mère, La Fille et la Fiancée lorsque la famille se transforme en acteurs du théâtre yiddish. Très maquillés comme le veut le clin d’oeil à un théâtre très expressionniste, peint par Chagall, les masques sont les signes de cette « mise en scène » de la vie de Kafka sur un plateau de théâtre.
J’ai choisi de faire jouer les personnages dans un même lieu qui se transforme à vue : une grande table tournante qui peut être à la fois un tréteau (parallèle au public) ; une table familiale (la partie basse de la table face public) ; une colline pour les rendez vous amoureux de Franz (le haut de la table face public). Jean-Pierre Benzekri, s’est inspiré d’un dessin de Kafka : une table bancale, branlante, sous, sur et autour de laquelle on peut jouer, qui pourrait être un insecte à grosses pattes.
Le travail avec les acteurs est d’autant plus passionnant que nous devons travailler en funambules, sur une ligne grotesque où le rire et le pathos sont liés, où l’émotion naît du ridicule, où sous la caricature pointe l’humanité vacillante, où le jeu des acteurs du théâtre yiddish différent du jeu plus naturaliste de la famille n’est pas un sur-jeu mais un agrandissement authentique et sincère d’un jeu réaliste….
Les différentes familles d’acteur qui se croisent sur le plateau apportent à la cellule familiale de Franz le cachet d’un « solo » ou d’une performance de chacun dans la solidarité d’un jeu collectif et ludique de transformation.
Isabelle Starkier
L’auteur : Timothy Daly
Il a écrit les pièces de théâtre The Don’s Last Innings, The Quiz King , Calliper ou The Critic Assassinated. La pièce Kafka Dances a été créée au Sydney Theatre en 1993 avec Cate Blanchett dans le rôle de Felice. Avec Henri Szeps il a traduit et adapté The Double Bass pour l’Ensemble Theatre. Il a écrit de nombreuses pièces radiophoniques, scénarios et traductions dont Bystander, qui fut nominé pour un AWGIE en 1992. Il a été lecteur et juge de la Compétition d’Interprétation Radiophonique 1993 de la Ian Reed Foundation. Il a été auteur en résidence pour l’Ensemble Theatre et le Australian National Playwright ‘s Centre.
Le metteur en scène : Isabelle Starkier
Après avoir usé ses « fonds de jupe » sur les bancs de l’Ecole Normale Supérieure et avoir «passé l’agrégation d’abord», elle a écrit une thèse qui l’a menée sur les estrades (théâtrales) de l’université.
Elle s’est également formée aux cours de Daniel Mesguich puis aux Quartiers d’Ivry dirigés par Antoine Vitez, puis Philippe Adrien. En 1985, elle créée le Star Théâtre qu’elle dirige depuis lors. Elle a mis en scène de nombreux spectacles – entre autres : La Dernière Nuit d’Otto Weininger de Joshua Sobol, Les Joyeuses et Horribles Narrations du Père Duchesne de JP Faye, le Cabaret de la Grand’Peur de Brecht et Weill, Molly chante Bloom de James Joyce et Molly des Sables de Fatima Gallaire, Les Exclusés , En Pièces de Marivaux, Feydeau, Pirandello, Le Marchand de Venise de Shakespeare, Têtes rondes et têtes pointues de Brecht, Scrooge d’après Dickens... Elle a également mis en scène des spectacles en Israël (Genet, Tchekhov, Segal). Elle a été l’assistante de Daniel Mesguich sur un opéra et réalise de nombreux événements et mises en espace (entreprises, collectivités locales, structures touristiques...).
Le traducteur
Michel Lederer a traduit plus de soixante-dix ouvrages, parmi lesquels on compte des oeuvres de Sherman Alexie et James Welch, Henry Roth pour Albin Michel, Harold Brodkey pour Grasset, Charles Bukowski aux éditions Grasset pour des romans mais également des poèmes publiés sous le titre de « Jouer du piano ivre … » qui ont par ailleurs fait l’objet de plusieurs adaptations théâtrales...Il a traduit « Le marchand de Venise » avec Isabelle Starkier, publié aux Editions du Bordeleau.
Le scénographe
Après une formation aux Beaux-Arts en Israël et une carrière d’illustrateur caricaturiste, Jean-Pierre Benzekri a travaillé comme décorateur en Israël pour les Festivals d’Akko, du Teatr’Oneto, puis en France avec Isabelle Starkier, Jules-Benjamin Rosette, Alain Blanchard, William Mesguisch, Daniel Mesguich, Frédérique Smetana, Jean-Francis Maurel...
Les comédiens
Sébastien Desjours ( Franz Kafka )
il a interprété de grandes pièces du répertoire sous la direction de metteurs en scène tels que Daniel Mesguich pour Du cristal à la fumée, Marcelle Tassencourt pour La Mégère apprivoisée, Gaston Vacchia pour Le Barbier de Séville, Jacques Mauclair pour L’école des femmes, L’éternel mari, Antonio Barracano, Philippe Delevigne pour Les fourberies de Scapin, Les précieuses ridicules, Anne Saint-Mor pour Les caprices de Marianne. Il a également tenu des rôles pour la télévision.
Anne Mauberret (Otla, la soeur)
elle intègre l’ESAD, direction de J-C. Cotillard, où elle se forme durant trois ans avec différents intervenants. Durant sa scolarité elle, intègre le Star Théâtre. Elle a joué dans Le Cabaret chez Jules, Le Marchand de Venise et Têtes Rondes et Têtes Pointues. Elle est l’interprète de Scrooge conte théâtral pour jeune public et intervient dans différents ateliers et événements.
Philippe Millat-Carus (le père)
comédien de la première équipe du Théâtre de la Jacquerie avec lequel il collabore régulièrement, il a fait de longs parcours avec différentes compagnies, Centres Dramatiques et Théâtres Nationaux, tout en pratiquant le théâtre à domicile et privilégiant toujours une démarche de décentralisation. Philippe Millat-Carus a déjà travaillé avec le Star Théâtre pour Le Complexe de Starsky d’Isabelle Starkier, La Dernière Nuit d’ Otto Weinniger de J. Sobol, Les joyeuses et horribles Narrations du Père Duchesne de J.P. Faye, Têtes Rondes et Têtes Pointues de B. Brecht. Outre le jeu et parfois la mise en scène, il travaille régulièrement à des lectures publiques et à l’enregistrement de films documentaires ainsi qu’à l’enseignement du théâtre. Derniers spectacles : Roman de Famille (La Jacquerie), Variations sur le Canard (D. Mamet), Divines Paroles (R. del Valle-Inclan), Y’a pas d’soucis (P. Koseleff).
Erika Vandelet (la mère)
fondatrice de la Compagnie du Théâtre de l’Echange en 1995. Comédienne dans Pulcinella de M. Santanelli, Don Juan revient de guerre de Horvath, Comédies d’amour de Gilles Costaz, 3 pièces de Jean Tardieu, La mégère apprivoisée d’Audiberti, Le marin de Fernando Pessoa, Feu la mère de Madame et Mais ne te promène donc pas toute nue de Feydeau. Au cinéma, dans Illumination en 2004, Le voleur de vie ou dans Réveillez-vous de Stéphane Kopecki et dans plusieurs productions télévisées dont Mary Lester – épisode Molly et Slapstick.
La compagnie
Créé en 1985 par Isabelle Starkier, le Star Théâtre défend le théâtre contemporain et la création de textes nouveaux autour de sujets d’actualité politique et sociale, mais cet engagement trouve également sa force dans la mise en perspective de textes classiques. Le pari de la Compagnie : considérer le théâtre comme un rassemblement par le rêve et par le rire, par une réflexion née au miroir de la représentation. Le théâtre est pour nous, l’outil social de la collectivité car il permet une circulation du tissu social, une reconquête de la parole que ce soit dans l’échange qui suit une pièce ou au cours d’un stage de sensibilisation. Mais le Théâtre réside aussi dans sa propre finalité artistique : il est à la fois un luxe et une nécessité, une fin et un moyen...
Si tu ne vas pas au théâtre, le théâtre ira à toi....
La presse
Le Monde
« Une émouvante comédie »
N. Herzberg
France Culture / Comme au théâtre
« Parmi les spectacles à voir Le bal de Kafka. L’acteur qui joue Kafka le joue dans une veine loufoque et loquace qui révèle l’humour profond de Franz Kafka »
J. Gayot
Arte blog
« Des tableaux d’une esthétique remarquable, une comédie drôle et émouvante qui porte des textes fins, subtils, et révélateurs. Impossible d’être indifférent! »
Le Figaro
« Une vraie comédie, burlesque et jubilatoire. Une mise en scène audacieuse. Sébastien Desjours compose un Kafka sensationnel »
N. Simon
France Musique
« Pour découvrir ou retrouver l’immense contenu de cet adjectif souvent galvaudé, je vous recommande Le Bal de Kafka : c’est un spectacle habité par le génie de l’auteur de La Métamorphose, remarquablement mis en scène par Isabelle Starkier »
J-M. Stricker
France Inter / Studio Théâtre Laure Adler
« Le Bal de Kafka : où comment approcher l’univers de Kafka tout en s’amusant. La mise en scène endiablée d’Isabelle Starkier nous révèle un Kafka revisité par Timothy Daly, auteur australien de talent s’inspirant tout à la fois du Journal et de La Métamorphose. Sébastien Desjours incarne à la perfection un Kafka, si peu kafkaïen, les pieds pris dans la glaise familiale, et la tête tendue vers l’imaginaire du théâtre yiddish. Entre tension et torsion, l’émotion et le rire sont au rendez-vous ! »
Mr. Guy
Pariscope
« Une comédie réjouissante en hommage à l’auteur. Une pièce entraînante et touchante, qui nous invite à découvrir un autre visage de l’artiste. À travers une vaste mise en abyme, des textes fins, des dialogues percutants, un humour bien senti, Timothy Daly nous convie à un véritable bal. Une fête étrange et amusante, pimentée par la mise en scène très réussie d'Isabelle Starkier. Les comédiens sont à l'unisson et nous font frissonner de plaisir »
L. de Rocquigny
Le Journal du Dimanche
« *** Jubilatoire. Sébastien Desjours est stupéfiant en Kafka empêtré dans la recherche de son identité, transcendant l'appartenance à sa communauté en plongeant dans « la mer gelée en lui-même ». Il en tire une vision du monde, contestation non dépourvue d'humour de celui qui est»
J-L. Bertet
Le Point
« dans la jolie mise en scène d’Isabelle Starkier, cette pièce… devient une fable sur l’identité et les codes du jeu théâtral. Sébastien Desjours rend lumineuse l’immense solitude de Franz ; il incarne avec une humilité de catastrophe la grâce blessée, la colère, la stupeur devant l’imbécillité des choses. On le voit lutter, pantin héroïque et minuscule, petit homme aux tempes pâles, étranger dans son corps, juif séparé des siens et des autres. Pour lui, tout est risible, tout est cauchemar : vivre suscite la culpabilité, l’effroi, l’insomnie ; ce qui est réel, c’est le livre qu’il porte en lui. Il rit, il rêve, il en meurt. »
F. Ferney
La Terrasse
« Une comédie drôle et émouvante, orchestrée tambour battant par Isabelle Starkier. De formidables jeux de rôles à des glissements savoureux et grinçants entre rêve et réalité, fantasmes et quotidien, ceci tout en questionnant fortement les notions d’identité et de création, Isabelle Starkier et ses interprètes jouent sur divers registres avec un talent consommé, un sens dramatique précis et allègre. La mise en scène propose de multiples distorsions, accentuées par une scénographie efficace et ingénieuse, qui souligne le côté à la fois pathétique et grandiose du théâtre yiddish. Le théâtre et le burlesque éclairent ici le personnage de Kafka sous un jour nouveau, à la fois jubilatoire et incisif. »
A. Santi
Les Echos
« Sébastien Desjours compose un Kafka très convaincant, jeune, timide, effrayé, tandis que la mise en scène d'Isabelle Starkier enlève ce bal avec un sens très sûr des émotions cachées et du spectacle pictural »
G. Costaz