Jeudi 25 juin 2009
Au tour de José Renault d'être sur le devant de la scène. Ca ne lui arrive pas si souvent, lui qui a choisi d'être dans l'ombre :
- C’est au Théâtre Universitaire de Reims, de 1978 à 1981, que José Renault commence sa formation théâtrale. Puis, il prend part aux cours du Centre Dramatique de Reims animés par P. Adrien, D. Romand, P. Romand, J. Mignot, R. Renucci avant de rejoindre l’Ecole Charles Dullin où il travaillera sous la direction de M. Hermant, C. Charras, R. Renucci, P. Toutain, Y. Kerboul et P. Lerat.
- Il signe ses premières mises en scènes dans le cadre du Théâtre Universitaire de Reims : Le mariage forcé de Molière (1984), Le préjugé vaincu de Marivaux (1986), il est collaborateur de Christian Schiaretti à la Comédie Française pour la mise en scène des Coréens de Michel Vinaver. Amoureux des grands textes, José Renault poursuit sa recherche théâtrale avec les comédiens et techniciens de l‘Alliage théâtre et en signe les mises en scène depuis 1986 ; Il y développe les notions de troupe, répertoire et alternance. L’Alliage Théâtre est une compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture depuis 1999.
- En 1997 et 1998, il est chargé de mission au Maroc pour l’organisation du Festival National de Théâtre Scolaire (Fès, Mekhnès, Tanger, Tétouan, Rabat, Casablanca) en partenariat avec le Centre Culturel Français de Meknès.
- En 2002, il met en scène avec des artistes béninois Instincts primaires, combats secondaires de Florent Coua-Zotti en coproduction avec le Centre Culturel Français de Cotonou présenté au Festival International de Théâtre du Bénin et au centre culturel Tjibaou.
- En 2002, 2003, 2004 : il mène plusieurs missions au Bénin : il enseigne à L’Ecole Internationale du Bénin, puis dans le cadre de la formation continue d’acteurs au Centre Culturel Français.
En 2004, il crée Certifié Sincère de Coua-Zotti avec une équipe franco-béninoise en coproduction avec le Centre Culturel Français de Cotonou (Festival International du Bénin puis tournée à Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Ouidah et Abomey). - En mars 2006, il crée une nouvelle mise en scène de Ma Famille de Carlos Liscano à Conakry (Guinée) avec des acteurs guinéens en partenariat avec l’UNICEF et le Centre Culturel Franco-Guinéen. Spectacle retenu par cutlure-france pour une tournée en Afrique de l’Ouest.
- En avril 2007, avec le Centre culturel Tjibaou, il met en scène Roméo et Juliette, un texte de Pierre Gope.
- En novembre 2007, il part au Tchad à N’djamena pour un stage de formation d’acteurs.
Il crée au Centre Culturel Franco-Guinéen de Conakry Le Livre Brûlé d’après Duras en Février 2008. - En Champagne-Ardenne, il est responsable des options lourdes et légères du Lycée St Exupéry de St Dizier, de l’option légère du Lycée Roosevelt de Reims, d’ateliers artistiques en lycées. Il participe à la formation des enseignants pour le Rectorat et est responsable à l’université de Champagne-Ardenne d’unités transversales.
Sa vision du théâtre
Mettre en scène et/ou croire encore en l’être Humain.
Penser toujours à demain. Lieu d’interrogation, le théâtre doit faire entendre dans les œuvres passées, présentes et à venir notre souci de l’humanité, notre désir de croire encore en l’être humain. Nous nous devons d’interroger la langue et le corps au sein de ces laboratoires, ces gymnases nommés théâtres. Nous tendons notre démarche vers la mise à distance du sentiment. Nous souhaitons inviter le regardant à se pencher vers nous, à faire acte de présence au sein du lieu théâtral pour enrichir cette parcelle de vérité, ce lieu où la parole retrouve son espace. Dénué de toute fausse sentimentalité, notre parcours est basé sur la fidélisation de lieux et de publics qui année après année se confrontent à nos spectacles. Nécessité pour nous de cette mémoire collective, de cette reconnaissance, de ce lien d’échange. Nécessité pour remettre encore en chantier la parole de l’auteur, pour croire encore, et encore.
- Un théâtre doit être un lieu où opère une collectivité théâtrale qui travaille ensemble, qui vit ensemble dans la pratique, jour après jour, de façon artisanale et consciente pour le théâtre. Un théâtre de textes et pas seulement d’idées : un lieu où le mot est source de l’action dramaturgique écrite pour nous par les poètes. Des textes qui se jouent, des spectacles qui ne se font qu’en relation avec une collectivité d’aujourd’hui qui doit les écouter et les discuter.
- Le théâtre s’adresse à tous comme le dit Vilar. Ce n’est pas que cet art soit plus généreux qu’un autre. Non. C’est bien plutôt parce qu’il a besoin de toutes et de tous pour disposer d’une bonne santé. C’est parce qu’il a besoin de l’intelligence, de l’expérience de tous. Quand le théâtre peut et sait s’ouvrir (par le choix de ses œuvres, par le prix de ses places, par une facilité d’accès de tous ordres) au pauvre comme au riche, alors on constate que chacun, quel que soit le niveau de son salaire, sait conquérir sa place parmi ceux qui jugent et ceux qui lisent. Trouver la vérité et sinon la vérité, du moins quelques vérités, c’est parfois un jeu tragique ou comique auquel nous nous livrons.
- Un théâtre est dans la cité un lieu pour le cœur et l’esprit, lieu de vie, d’expérimentation ; gymnase du mot et du corps ouvert à tous et pour tous. C’est une usine à rêves comme le disait Vitez, c’est à dire un lieu où l’on invente, où l’on produit et où l’on contrôle ce qu’on produit. L’acteur de l’ère scientifique est un acteur joyeux. Il sait ce qu’il fait.